Captures

Sandra Moussenpès, 'Captures', publication, 2004

« Bien qu’il soit étrange de penser, on cherchera parmi les vertus, cette physiologie de l’esprit. Une matière perméable à souhait – soin miroitant des lèvres, petit nez survolté, cheveux trop fins, corps vigoureux dans la fleur de l’âge –. Puisque, force féminine ou pas, l’être se méfie, retient muscles et phénomènes de foire, s’applique à la contusion de corps étrangers – qui s’interposent –. »

Parution : Flammarion, Coll. "Poésie", avril 2004

À propos de l'ouvrage

Sandra Moussempès, grâce à des bourses de résidence à vécu à Londres, Rome, Kyoto, qu’évoquent certains poèmes de son troisième recueil Captures. Un ouvrage composé de dix séquences narratives parfois douces et étrangement obsédantes, comme la première « son père en songe réel » souvent plus obscures et troublées mêlant tensions et pulsions, hantises et « rituels conjuratoires. »

Monique Petillon, Le Monde des Livres


Refusant l’emphase comme le pathos, Sandra Moussempès met l’ailleurs dans l’ici, l’ombre dans la lumière, le secret dans l’éclat. Un univers, ou le poème, bien plus que d’un acte de communication, relève du talisman et du vestige comme de cette beauté secrète qui rend aux cris des anges leur vérité intime.

Richard Blin, Le Matricule des Anges


Que de « petites saignées » , de « pensées à sectionner » de tentatives pour retrouver une « princesse psychique » ou « se prendre d’amitié pour une pin-up surdouée, neurologiquement incorrecte ». (….) Sandra Moussempès sort de son tableau pour tenter de peindre avec tendresse une vérité. Livre cruellement beau.

Gaspard Hons, Le mensuel littéraire et poétique


Des clichés détournés, non sans humour et mis à distance par le biais de l’imaginaire, voire d’une forme de paranormal (on est pas loin ici d’un David Lynch, puisque chez Moussempès, chaque cadre du réèl peut etre soudain pris dans une vision aussi déformante que déstabilisante ). Et de la même manière que, dans un conte, la magie et le merveilleux côtoient au plus près la cruauté, ces poèmes-négatifs-photographiques accentuent les ombres, troublent les identités, multiplient les tonalités (ironiques, blessées, espérantes, distantes, élancées, etc.), des voix féminines essentiellement, qui viennent s’exprimer là. Une poésie comme l’écrit Moussempès dont « le rythme se déplace en murmures/se positionne à l’intérieur du creux » et qui est « soigneusement imbriquée dans l’échancrure du cortex. »

Lionel Destremau, Cahier Critique de Poésie


Il y a dans ces textes une effervescence de visions et d’intuitions qui sont comme les germinations toxiques de notre époque où se produit, selon le poète, une « Infiltration épique ». L’écriture de S. Moussempès possède cette vertu d’être la fois coupante et décapante. Et elle peut écrire à juste titre : « bien qu’il soit étrange de penser/on cherchera parmi les vertus, cette physiologie de l’esprit. »

Charles Dobzynski, revue Europe


La poésie audacieuse de Moussempès confirme, depuis les premiers textes de Danielle Collobert, qu’il existe vraiment une écriture proprement féminine dans la poésie d’aujourd’hui (…). « Aux nénuphars inquiétés d’une présence : je répond/la bouteille est vide/temps mort et sur le bras/j’observe un dégradé tout en lisant votre livre ». Puisse cette voix se répéter et nous résonner longtemps encore.

Thierry Clermont, Journal du Marché de la Poésie


The writing of Sandra Moussempes is original, at once intriguing and frustrating, miming in this the rapport between the poet herself and the ‘real’ she seeks to pinpoint via, however, a rhetoric half-determined – as perhaps must be all poetry in order to avoid the flatness of presumptuous,definitively ‘knowing’ enunciation – to veil the very essence of the swarming, leçons de choses impinging upon her consciousness.

Michael Bishop, LittéRéalité, Dalhousie University (Canada)